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25 août 2012

Theodora (Haendel)

Theodora (Haendel)

 

Ci-dessous  un article que j'avais écrit quand je travaillais à la la Bibliothèque municipale de Lyon (BmL pour les intimes), légèrement modifié et assorti de quelques références sur le net actualisées. Il s'agit de Theodora, oratorio de Haendel, présenté sur DVD :

 

Theodora (oratorio en 3 parties)

Georg Friederich Haendel

( DVD Channel Four)

 

« Nul tyran ne saurait trouver d’arme pour soumettre un esprit intègre ». Cette résistance à l’oppression, incarnée d’emblée par le centurion Dydimus, est le moteur de l’histoire choisie par Haendel et son librettiste Thomas Morell. Et c’est ce que Peter Sellars défend de façon terriblement convaincante par le biais d’une analogie décapante entre la persécution des Chrétiens au IVe siècle et l’intolérance à laquelle toute minorité est susceptible de se heurter aujourd’hui.

La prouesse du metteur en scène est d’avoir fait de cet oratorio un opéra. Ici, la transposition à notre époque (procédé efficace chez Sellars comme chez peu de ses collègues) donne à voir un président à la fois démagogue et despote, en costume-cravate, agitant une foule de militants imbibés de soda ; les militaires portent des combinaisons pare-balle, des casques de cosmonautes, et sont armés de mitraillettes ; quant aux deux martyres, ils sont condamnés à mourir par injection.

Tout cela peut laisser perplexe tant le décalage entre le sublime de la musique et la trivialité du visuel est étonnant... Mais, passée cette surprise première, on se laisse rapidement enthousiasmer par l’adéquation magiquement parfaite entre l’histoire d’origine et la référence à ce qui agite le monde aujourd’hui. Un autre aspect remarquable de la mise en scène de Sellars est d’avoir conçu une véritable chorégraphie et une série de gestes précis qui soulignent le discours et soutiennent la performance vocale de chacun des acteurs de l’action (chœurs compris).

Dawn Upshaw est absolument irrésistible. Elle fait preuve ici d’une triple performance de cantatrice, d’actrice, et de danseuse. Son partenaire masculin, David Daniels, déploie un timbre puissant, scintillant, et envoûtant ; sa présence scénique est éblouissante d’aisance et de sensualité. Quant à Lorraine Hunt, elle est tout simplement souveraine dans cette musique ; et elle campe divinement son rôle de chef de congrégation religieuse, exaltée par sa foi infinie et finalement atterrée par le sort des deux héros. Côtés païens, le rôle délicat de Septimius est incarné par un Richard Croft époustoufflant. Sa voix est bénie des dieux - le ténor idéal sans aucun doute. Frode Olsen interprète de façon impressionnante et magistrale Valens, un tyran grotesque, carrément comique à l’occasion. Enfin, les chœurs sont parfaitement à la hauteur des solistes par leur engagement et leur performance. Ils apportent un contrepoint aussi bien visuel que musical qui rend la symbiose merveilleuse.

 

le livret de Theodora

Le DVD est encore en vente, semble-t-il, et à un prix bien moindre que l'exemplaire que je me suis procuré en 2006 !

une autre critique de ce spectacle

une biographie de Dawn Upshaw

le site de David Daniels

l'article de Wikipédia sur Lorraine Hunt

une biographie de Richard Croft

quant à Frode Olsen, pas facile de trouver quelque chose sur le net, si ce n'est cette page qui renvoit à quelques critiques (dont une à propos de Theodora, toujours très élogieuse !!)

 

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