Un Bèlebràdek à Lyon

16 août 2011

Je voudrais partager ici une découverte qui pourra réjouir tous les amateurs de pianos anciens - voire plus simplement de beaux meubles : en passant devant une des vitrines d'un bon marchand de piano du 6e arrondissement, mon amie Michelle et moi sommes hypnotisées par ça :

Nous décidons d'aller nous renseigner sur ce qui me semble être une merveille, au moins sur le plan du meuble puisque, là, je n'ai aucune idée du son qui peut être produit. Et je me demande bien pourquoi ce bijou se trouve encore en vente, compte tenu du prix relativement abordable (pas tout à fait 4600€).

Bon, n'étant pas spécialiste de la facture de piano, je n'ai pas forcément tout compris mais ce que j'ai retenu, c'est que le "problème" de ce specimen (piano moderne et non plus pianoforte - on est dans les années 1870), est que les cordes ont été montées toutes en parallèle et ne se croisent à aucun endroit, donc elles ne peuvent pas être aussi longues que sur un piano moderne perfectionné. Le cadre est en bois, si bien que le son est moins puissant qu'avec un cadre en métal. Enfin, pas de double-échappement - peu commode pour jouer des oeuvres qui requièrent des moyens d'une autre dimension. Tout cela expliquerait les réticences des potentiels acheteurs, surtout s'ils ont déjà un bel instrument à leur disposition (et restent des musiciens amateurs - pour les professionnels, la question ne se pose même pas, le défaut de développement technique est rédhibitoire). Moi la première : je suis déjà dotée, et mon Gaveau années 1920 (très beau lui aussi quoi que vraiment moins décoré), qui de surcroît a coûté moins cher, est fabriqué de façon vraiment moderne.

Maintenant, je trouve cet instrument tellement évocateur de son époque, de son lieu d'origine (Vienne)... Je lui trouve un charme fou ! On l'imagine tout de suite dans un de ces fameux cafés viennois, où l'on peut goûter le temps qui passe pendant des heures, ou se joindre à des musiciens réunis pour une schubertiade... J'ai voulu l'essayer avec le tout début du Divertissement à la hongroise...

Voici plusieurs détails et différents aspects du meuble :

la lyre, avec les pédales, qui ont chacune leur originalité graphique :